Lait : la collecte devrait repartir
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Davantage pénalisée que l'Europe (- 0,6 %), la France a accusé un recul de sa collecte laitière de 2,8 % sur la campagne laitière passée (d'avril à mars), qui s'explique par une baisse du prix du lait (- 4 %), une hausse du prix des aliments, et des conditions climatiques défavorables. Le rendement laitier a ainsi pâti d'apports réduits de concentrés et de fourrages présents en quantité, mais pas forcément de très bonne qualité (beaucoup de cellulose, peu d'énergie). Ce qui a engendré une sous-réalisation globale du quota de 5,5 % (soit 1,5 Mt).
« Si la France a subi une baisse de sa collecte moins importante que certains autres pays comme le Royaume-Uni, fait savoir Baptiste Lelyon, économiste à l'Institut de l'élevage, elle a été pénalisée par une reprise plus tardive liée à un manque de réactivité face au marché mondial du lait. Il y a en France un problème de transmission du marché jusqu'aux éleveurs. » Néanmoins, plusieurs indicateurs montrent que la collecte se reprend, avec un prix du lait en hausse et stimulant pour les éleveurs. « Avril est encore en recul avec une pousse de l'herbe pas très rapide, mai est en légère baisse, mais on devrait connaître pour la campagne 2013-2014 un rebond de la production laitière. »
La France, en sous-réalisation la campagne passée, a donc une carte à jouer au sein de l'échiquier européen. En effet, les pays déjà au taquet du quota n'auront qu'une marge de manoeuvre de 1 %, alors que la France pourrait avoir une augmentation potentielle de production de 6 % ... « Je pense plutôt à une hausse de 2 %, en Europe, comme en France, nuance l'économiste, ce qui permettrait de revenir au niveau de 2011. » Cela peut être un peu plus, si la conjoncture redevient favorable : diminution des charges, poursuite de la baisse des matières premières (tourteaux de soja, blé), regain du prix du lait (négociations en cours).
Renaud Fourreaux
Pour accéder à l'ensembles nos offres :